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Famille cyclonique Atlantique 2020 : ça tourne mal

July 28, 2020
3-5 min

Dès le début les prévisions étaient mauvaises : on s’attendait à une saison plus forte que la normale, avec 15 à 20 systèmes nommés et 7 à 10 ouragans dont 2 à 3 majeurs. L’ACE (révisions par ici) pour ceux qui confondent avec le jus de fruit) est prévue bien au dessus de la normale et le covid19 est venu ajouter un peu de piment à une année qui s’annonçait déjà compliquée. La première tempête nommée fut Arthur, le 16 mai pour une saison qui commence habituellement en juin.

Arthur au large des Bahamas et de la Floride

Puis on a continué avec Bertha, Christobal, Dolly, Gonzallo, Fay et Hanna. Les premiers noms, on n’en entend pas trop parler en général. On suit l’ordre alphabétique et on alterne prénom masculin et féminin. Les plus sévères sortent de la liste de nom, et si le cyclone n’occasionne pas de dégâts majeurs, le nom est utilisé à nouveau 6 ans plus tard. Les ouragans dont on se souvient sont ceux du coeur de la saison, fin août début septembre, avec des noms qui commencent généralement par D (Dennis, Dean), G (Gustav, George, Gilbert), I (Irma, Irène, Igor, Ivan, Isabelle), K (Katrina), S (Sandy). La liste complète des noms retirés dans les différents bassins est par ici.

Le reste de la saison sera marqué par les potentiels Isaias, Josephine, Kyle, Laura, Marco, Nana, Omar, Paulette, Rene, Sally, Teddy, Vicky, Wilfred… puis si ça n’est pas suffisant par les lettres grecques. Le précédent record est la saison 2005 et sa liste de 28 systèmes nommés jusqu’à Zeta.

Zeta en 2005 au dessus de l’océan

Le Covid est venu perturber un peu plus la gestion de la saison cyclonique : la première conséquence de la pandémie est la baisse drastique du nombre d’avion civil, et donc une baisse importante d’observations météo disponibles.

Infographie du journal le Parisien sur les phases qui permettent d’obtenir un bulletin météo

La seconde conséquence : la distanciation est impossible lors d’évacuations des populations dans des abris cycloniques lors des alertes.Pour résumer : la prévision de la trajectoire des cyclones est rendue plus difficile par l’absence de quasiment 10% des observations atmosphériques. L’incertitude plus grande sur ces trajectoires conduit à une évacuation de zones géographiques très larges et à un brassage de population favorisant la propagation du virus, notamment dans des états comme la Floride…

Petite note positive : Hanna, premier cyclone (catégorie 1/5) et record de la 8ème tempête la plus précocement nommée dans le bassin (10 jours plus tôt qu’en 2005 et le cyclone Harvey), aurait détruit le mur construit par Trump à la frontière avec le Mexique (le mur a bien été détruit mais on ne sait pas avec certitude que c’est pendant les rafales liées au cyclone ou d’autre rafales de vent). Comme quoi, si c’est vérifié, même des enfants terribles peuvent rendre des petits services !