Backgound

Comparaison des écosystèmes de l'industrie météo aux US et UE

March 7, 2024
1-2 min

L'industrie météorologique, un pilier essentiel tant pour la vie quotidienne que pour la planification à long terme dans divers secteurs, présente des caractéristiques distinctes de part et d'autre de l'Atlantique. Les comparaisons directes dans le domaine météorologique sont rares, j’ai donc choisi de regarder les choses sous l’angle des startups technologiques et leur accès aux financements pour aborder les différences majeures entre les deux territoires.

🇺🇸 Aux US, l’industrie météorologique bénéficie d’un accès aux financements VC et capital-risque robuste, avec une taille de marché importante et une culture entrepreneuriale qui encourage la prise de risque et la croissance rapide. Le capital intellectuel est également important, en grande partie grâce à la proximité avec des universités réputées ayant mis en place des programmes complets sur l’étude des sciences atmosphériques et du climat. 81 universités offrent une majeur sur cette matière dont Harvard, Stanford, Cornell, Berkeley, McGill etc…

Un exemple marquant est le développement important d’acteurs comme The Weather Company (racheté par IBM pour 2 milliards de dollars en 2015), Accuweather, DTN ou encore Tomorrow.io.

Vue artistique par DALLE des différents écosystèmes de mesure météo autour du monde. 

🇪🇺 En Europe, l’industrie météorologique opère dans un écosystème beaucoup plus fragmenté et dominé par des agences nationales publiques comme le UK MetOffice, Météo-France ou le DWD. L’ECMWF, le centre européen de prévision météo est également un acteur clé de cet écosystème. Ainsi, la dynamique de développement d’un écosystème startup est totalement différent sur notre continent. Les acteurs qui se lancent privilégient souvent la génération de revenus plutôt que l’expansion rapide ; le financement est plus conservateur. Le tout freine le développement d’innovations et de nouvelles technologie. L’approche se tourne alors vers une verticalisation et une spécialisation importante des acteurs. Par exemple StormGeo (Norvège) s’est spécialisé dans la prévision marine, MétéoGroup dans les prestations pour les médias. D’autres acteurs ont choisi de réduire la part d’activité dans la météo en mettant l’accent sur des marchés différents, comme Spire avec des activités pour le secteur maritime, le spatial, l’aviation et les gouvernements.

Enfin, en Europe on retrouve des entreprises qui ont su se faire une place importante dans la fourniture d’équipement d’observation de l’atmosphère. Skye Instruments Limited (Pays de Galles), OTT Hydromet (Allemagne), ou encore Vaisala (Finlande) sont des exemples de réussite sur le secteur. Mais quand on regarde les années de création (1881 pour OTT, 1936 pour Vaisala) , l’Europe joue la prime aux anciens alors que les US sont un terreau fertile pour les jeunes pousses.

Finalement les deux écosystèmes présentent des mérites et des défis. Mon opinion est que l’accent mis par l’écosystème américain sur la croissance et l’innovation est le chemin à suivre pour relever les défis des bouleversements climatiques en cours et futurs. Il est essentiel de travailler pour une communauté météorologique mondiale plus intégrée, capable de relever ces défis complexes et de permettre à la totalité de l’humanité de bénéficier de systèmes prévisions et d’alertes suffisants.