Le 22 mars dernier, l’ACSEL organisait une table ronde sur la thématique Assurance paramétrique : automatisation et innovation au service des clients ?
La première table ronde a réuni Franck Pivert, COO de Wakam, Ugo Weyl, CEO de Koala, et Nicolas Serceau, CMO de Moonshot Insurance.
La seconde table ronde a réuni Tanguy Touffut, Président de Descartes Underwriting, Ruben Hallali, CEO d’HD Rain, et Gwendal Pougnet, Chief Underwriting Officer d’AXA Climate.
Que retenir de cet évènement ? HD Rain vous a préparé un take-away des échanges.
C’est ce qui a été quantifié par Roland Berger avec une étude menée sur différents secteurs d’activité. La taille du marché adressable du paramétrique quant à lui, est estimé à 10-15% de cette estimation au niveau mondial. Ce marché est nourri par :
À noter qu’il s’agit principalement d’un marché d’entreprise (incluant le privé, l’état, les institutions) à savoir 90%, contre 10% seulement de potentiel de marché à destination des particuliers.
Nous sommes à un moment où la data est présente et prête pour le secteur. Il y a une nécessité de comprendre quel est le niveau d’appétence des utilisateurs finaux et des distributeurs, et d’avoir une bonne vision du niveau de maturité en France. Aussi, il est important de se demander si le paramétrique est la réponse aux enjeux climatiques, sujet plus que d’actualité en ce moment.
Le paramétrique est un véritable changement de paradigme pour le secteur de l’assurance. Parmi les acteurs spécialisés du paramétrique, on peut distinguer plusieurs catégories qui interviennent à différents niveaux de la chaîne de valeur :
On trouve aussi de nouveaux acteurs émergents qui ne sont pas spécialisés sur l’un des quatres maillons de cette chaîne de valeur, mais qui vont plutôt être des acteurs transversaux (Axa Climate, Descartes Underwriting, Wakam...) et ainsi intervenir à différents niveaux.
Le paramétrique peut être appliqué sur un scope large d’industries et de clients particuliers lorsque de la donnée fiable est disponible. Certains secteurs sur lesquels le paramétrique s’appuie vont être influencés des facteurs liés aux évènements climatiques, et donc être basés sur des indices météorologiques :
Mais aussi des facteurs liés au domaine de la supply chain :
Les impacts du changement climatique sont nombreux et on constate une forte augmentation des risques ; ils provoquent des évènements plus violents, plus intenses et plus localisés. Aujourd’hui, l’assurance traditionnelle doit pouvoir modéliser de manière poussée et trouver des solutions pour assurer de tels risques. Il y a une responsabilité de faire évoluer les modèles pour répondre à cet enjeu majeur. Les solutions pour y faire face s’appuient sur un volet essentiel que sont les données.
Il y a un écart entre le risque tel qu’il est modélisé et tel qu’il est observé après une catastrophe. Dans le paramétrique, le risque de base est moins grand que dans l’assurance classique, principalement grâce à :
La justesse de la donnée est à corréler avec les pertes. Meilleure est cette corrélation, meilleure est l’adhésion de l’assurance paramétrique pour les clients.
Au-delà de la simplicité et de la vitesse de paiement, le paramétrique doit répondre à un enjeu de coûts. En effet, pour le secteur l’expense ratio représente en moyenne 30% de la prime et il y a un sujet de budget à pouvoir mettre en face. Il y a donc un enjeu important sur l’amélioration de l’équation économique.
Aussi, nous sommes dans un monde traditionnellement conflictuel entre les assureurs et assurés, notamment chez les grandes entreprises qui peuvent aller jusqu’au procès. Il y a un sujet important de cohabitation de ces deux mondes. La transparence et les données fiables permet au secteur de l’assurance de regagner la confiance de ses clients et ainsi réconcilier cette dissension existante.
Également, la source des données est un enjeu majeur. La data sur laquelle on s’appuie pour prendre les décisions doit être de qualité et dans la bonne temporalité ; la qualité de la donnée étant d’ailleurs plus importante que sa quantité. Avec une donnée fiable, il sera alors possible de répondre plus facilement à d’importants défis pour le secteur tels que la réduction de la fraude à l’assurance par exemple.
Enfin, il y a un enjeu sur la gestion d’un grand volume de données qui consomment et ont un impact environnemental. Il est nécessaire d’être attentif à la manière dont va être intégrée une solution. Il faut se demander si l’on résout plus de problèmes que le mal qu’on peut provoquer en émettant du carbone pour apporter la solution, stocker, traiter et utiliser la donnée correctement. Pour le stockage des données par exemple, on doit faire attention à choisir un cloud souverain, avec un modèle d’hébergement de données et d’applications effectués sur le territoire national.
👉 Parmi les échanges, beaucoup d’autres sujets ont été abordés et détaillés durant cette table ronde. Nous vous invitons à visionner le replay complet disponible auprès de l’ACSEL à ce lien : https://www.acsel.eu/parametrique-replay-public/